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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/103

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LA FOUTROMANIE

Plus de débauche, un plus facile ton
Que n’en offrit l’illustre Frétillon ?
Cette catin qui, pour à fond connaître
Le cœur humain, la trempe de son être,
Dix ans entiers logée au Pavillon[1].
Aux bons fouteurs fut tour à tour fidèle,
Analysa les vits des officiers,
Des caporaux, enfin des grenadiers,
Et qui de là, se donnant pour pucelle,
Des comédiens épousa la séquelle,
Fit la bégueule, avec art déclama,
Rendit heureux le premier qui l’aima,
Au beau Vabelle[2], attrapé dans son piège,
Parut cent fois plus blanche que la neige,
Et, pour le suivre, un beau jour s’éclipsa,
Quand de Calais on termina le siège[3].
Arnou fut tendre avec tous ses amants,
Se montra douce, et leur fit des enfants…
Le chant, la voix étendaient leur empire,
Chez les ribauds engendraient le délire,
Lorsque la danse, aux lascifs mouvements,
Obtint la palme et captiva les sens.
Allart[4] sauta : nouvelle Terpsichore,

  1. A Metz, où elle exerça longtemps avec distinction
    l’art de la foutromanie.
  2. Le comte de ce nom vit comme un époux avec la
    Clairon, devenue enfin femme honnête.
  3. On devait représenter de nouveau cette tragédie de
    M. du Belloy, lorsque la Clairon se retira pour toujours
    du Théâtre-Français.
  4. Célèbre saltimbanque femelle qui a ruiné la santé et
    la bourse de bien des foutromanes, nommément du duc de
    Mazarin.