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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/104

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TROIS PETITS POÈMES

Elle aperçut les claquements éclore,
Donna l’essor à son œil libertin,
Rendit public son penchant clandestin,
Et, jouissant de l’une à l’autre aurore,
Avec son nègre ou le bon Mazarin,
Foutit sans cesse et sabla de bon vin.
On l’imita, ce jeu sembla commode ;
Tout l’Opéra bientôt en prit la mode,
Eut des milords, de jeunes greluchons,
De vieux amants, d’aimables papillons.
Guimart, Pélin, adoptant la méthode,
De financiers, de manants à dos ronds,
Firent argent de leurs culs, de leurs cons,
Mirent sous presse une foule imbécile,
Taxant bien cher tous les sots de la ville,
Jaloux d’atteindre à leurs flasques tétons.
On vit soudain les acteurs, les actrices
Se soulager dans d’utiles coulisses,
D’énormes flots de foutre répandu,
Vestris[1] prêtant et le con et le cul,
Des vits branlés pendant les intermèdes,
Mille Lédas, autant de Ganymèdes,
Foutant, foutus, contentant leurs désirs,
Entrelacés, se pâmant de plaisirs,
Bordel royal, distingué, chromatique,
Sérail mouvant aux sons de la musique,
Vivant le jour d’assez loyaux produits,

  1. Une des premières danseuses de l’Opéra de Paris,
    connue par sa lubricité, surtout par sa complaisance à
    livrer l’endroit et l’envers ; une Italienne perd rarement
    le goût du terroir.