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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/112

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TROIS PETITS POÈMES

On se rassemble en la chambre commune,
Et, conseil pris, bénissant le hasard
Qui dans le cloître introduisit le drôle,
Chaque nonnain vous le tire à l’écart,
S’en fait gaîment donner à tour de rôle,
Croyant trouver quelque frère Frappart,
Tournant toujours l’aiguille à la boussole.
Las d’enfourner son vaisseau dans le port,
Le pèlerin, harassé, presque mort,
De ces saints cons en contentant l’envie,
Dans ses efforts pensa perdre la vie,
Sur un châlit resta perclus, défait,
De l’impuissance essuya tout l’effet,
Et ne sortit des bras de ces sirènes
Que n’ayant plus de foutre dans les veines.
Le ciel nous garde, en son triste courroux,
De l’appétit de ces cons qui pâtissent
Des ans entiers, qui sottement languissent,
Se retranchant les plaisirs les plus doux ;
Qui, travaillés de vapeurs hystériques,
De bâillements, d’une affreuse langueur,
Dupes, martyrs de carêmes physiques,
D’un trop long jeûne ont souffert la rigueur !
Sur le beau front de la tendre Clarisse,
Dans tout son teint s’est glissé la pâleur !
Un mal secret, une active jaunisse
Trahit ses sens, son besoin, sa douleur.
Dans ses accès, de son doigt elle s’aide,
Et dépérit sous ce triste secours,
Qui la détruit et flétrit ses beaux jours.
Pour la guérir il n’est qu’un seul remède :