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Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/144

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TROIS PETITS POÈMES

Font magasin, avancent, vit bandant,
Aux dignités n’arrivent qu’en foutant.
De Pétersbourg l’aimable souveraine
Fout à gogo, suce ses chambellans,
Ses favoris, les charge de présents
Et de cordons, pourvu qu’ils soient bandants,
Que dans le lit ils la traitent en reine.
Partout ailleurs elle se montre humaine,
Douce, clémente, écoutant les raisons,
Pardonnant même aux noires trahisons ;
Mais sur l’article elle est bonne Allemande ;
Point de quartier, elle prétend qu’on bande,
Et qu’on la foute en dépit de la loi :
Foutez-la bien, demain vous serez roi.
Les froids du Nord, les neiges et les glaces
Aux doux plaisirs prêtent encor des grâces,
Des membres sains proscrivent la langueur,
Des vits mutins renforcent la vigueur.
Brandt, Struensée, innocentes victimes,
Qui à la fureur d’un peuple audacieux
On immola pour de prétendus crimes,
Pour avoir fait plaisir à deux beaux yeux,
Eussiez-vous cru qu’en foutant Caroline,
De l’échafaud vous preniez le chemin,
Que du clergé l’assemblée assassine
Vous lancerait un décret inhumain ?
Danois cruel, ignorant et sauvage,
A la vertu croyais-tu rendre hommage,
En égorgeant deux fouteurs malheureux
Dont le savoir eût instruit tes neveux ?
Siècle de fer où de l’inconséquence,