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Page:Trudelle - Paroisse de Charlesbourg, 1887.djvu/287

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PAROISSE DE CHARLESBOURG

n’est pas une petite affaire ni un petit travail que de préparer le marché, surtout dans l’été, car dans cette saison la voiture qui part pour le marché est comme un petit magasin, non pas d’une spécialité particulière, mais de tout ce qu’une ferme peut fournir d’effets que l’on peut vendre. Toute la famille y met la main et tout est mis à contribution, surtout le jardin qu’on cultive au point de vue du profit. Pendant que le mari va tuer un veau ou un agneau dont deux ou trois quartiers et souvent même les quatre quartiers sont destinés au marché, pendant qu’il arrache un peu de patates fraiches et d’autres légumes, la femme est dans le jardin occupée à cueillir ou à faire cueillir les fruits de la saison, gadelles, groseilles, pommes, prunes, cerises… ; elle fait faire des petits paquets d’asperges, de sarriette ; fait casser des gousses de fèves et de pois verts. Puis, pendant que les petits garçons vont cueillir des fraises et des framboises, dont la vente est souvent à leur profit, ainsi que la vente des petits oiseaux, quand la loi permet de les prendre et de les vendre, les petites filles préparent les bouquets de fleurs naturelles, les petits paquets de mil pour les oiseaux…