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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/100

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Les Songes

le rendre ? Amante dont je ne ſuis plus digne, ſi tu veux arrêter mes pleurs, écarte de ta mémoire des ſoupçons qui t’outragent & qui me deshonorent.

Cher Amant, reprit-elle en étendant les bras & en l’invitant d’un regard à s’y jetter, tu es obéi & j’ai tout oublié ; mais toi, n’oublie jamais que je t’aime.

La confiance & la liberté venoient de renaître ſur le viſage des deux Amants, lorſque, par un de ces effets aſſez ordinaires au ſommeil, je ne vis plus Saladin.

Mon imagination l’a enfanté, mon imagination l’a fait diſparoître & me met à ſa place.