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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/102

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Les Songes

cité, ſe chargent de mille feux. Telle, ſi les regards du Soleil tombent ſur elle, une goute de roſée ſe charge de mille couleurs que lui prête ſon amour.

Nos deſirs ne tardent pas à ſe faire entendre, mais c’eſt par dégrés que nous deſirons & comme on deſire au Printems.

Notre ame dans cette ſaiſon, ne ſépare point de ſoi l’objet de ſes deſirs pour brûler de s’y joindre ; pour s’attriſter, pour languir de n’y être pas jointe. Maîtreſſe de ſes mouvemens, le bonheur plus grand qu’elle imagine, ne l’empêche pas de joüir du bonheur préſent qu’elle poſſede, & le bonheur pré-