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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/106

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Les Songes

loux Zéphirs ; ils s’appuyent, pour nous voir, ſur les fleurs, & les fleurs ſe panchent ſur nous.

Joüiſſance charmante, pourrai-je bien vous peindre ?

Reſſouviens-toi de ce jour, belle Pholoé, où nous parlions de nos amours ſous un berceau de chevrefeuil.

Dans ces inſtans où Vénus nous unit, qui te flatte le plus, te demandois-je ? Sont-ce nos baiſers ? Seroit-ce le trouble qui s’empare de tes ſens, ou celui que tu lis dans mes yeux ?

Tes baiſers me ſont doux, répondois-tu, & ceux que je te donne, me le ſont encore plus : j’aime ſur-tout à voir dans tes yeux ce déſordre garand de tes