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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/107

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du Printems.

plaiſirs. Mais que, dans l’inſtant où mes ſens ſont le plus troublés, je ſente, je diſtingue que c’eſt toi qui les troubles, voilà ce dont je remercie le plus l’Amour.

Si par hazard, languiſſant de plaiſir, tu viens à repoſer tes yeux ſur ma bouche, ou ta bouche ſur mon ſein, eſt-il rien de plus doux que de n’être plus à moi & de ſentir cependant encore & tes yeux rafraîchir ma bouche, & ta bouche échauffer mon ſein.

On dit, continuois-tu avec tendreſſe, qu’il eſt des Amants dont la joüiſſance n’eſt qu’une extaſe, qu’un raviſſement continuel. Ah ſi c’eſt un bonheur