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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/108

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Les Songes

que l’Amour le garde pour eux, ce ſeroit un malheur pour moi. Car je le ſçais, ce n’eſt plus alors qu’un ſentiment aveugle & confus qui regne dans notre ame ; toute idée, tout ſouvenir eſt loin de nous, & ſi nous joüiſſons encore de notre être, nous ignorons & comment & avec qui. Puiſſe un pareil état terminer toujours nos plaiſirs, mais qu’il n’en occupe, qu’il n’en rempliſſe jamais la durée ! Un plaiſir qui la priveroit ſi long-tems de ſonger à toi, n’en ſera jamais un pour Pholoé.

Aimable Amante ; que ne te dois-je pas ? Ce n’eſt point aſſez pour toi de faire mon bonheur : auſſi délicate qu’ingé-