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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/110

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Les Songes

& cette connoiſſance prête une nouvelle douceur au ſentiment que j’éprouve.

Quelquefois, rappellant mon être prêt à me quitter, je ſuſpends mes plaiſirs pour m’occuper de celle qui les cauſe. Azila, lui dis-je, ma chere Azila, joüis de ma ſenſibilité : vois ton Amant ſe refuſer à ſes tranſports pour ſonger que c’eſt avec toi qu’il les partage ; pour prolonger, pour augmenter les tiens. A ce diſcours ſes beaux yeux reſtent toujours fermés, elle paroît même privée de ſentiment : elle m’entend cependant encore & la joie que lui cauſent mes paroles, elle la marque en me ſerrant plus étroi-