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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/57

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du Printems.

je ſens, ce n’en eſt que l’attrait. L’ame fatiguée de deſirs & ne pouvant cependant me refuſer au plaiſir d’en éprouver de nouveaux, je voudrois & ne voudrois plus ſentir. Long-tems je tiens entr’ouverte ma paupiere indéciſe, & je laiſſe enfin au Zéphir qui la careſſe, le ſoin de la fermer.

Inſenſiblement le ſommeil gagne toutes les parties de mon ame, mais il ne les gagne qu’inſenſiblement. Déjà je ne voyois plus, je dormois déjà & j’entendois encore les oiſeaux qui ſe plaignoient de l’amour. Bientôt je ne les entendis que confuſément : bientôt que comme on entend dans l’éloignement :