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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/58

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Les Songes

bientôt enfin je m’endormis pleinement.

Alors je n’entendis plus rien ; mais, trop voiſin de l’inſtant où mes ſens n’étoient qu’à moitié aſſoupis, pour qu’il ne reſtât rien de leur action, je crus encore entendre pendant quelque tems, quoique je n’entendiſſe plus. Cet état qui tient à la fois & de l’illuſion & de la réalité, dure très-peu, & c’eſt-là proprement l’entrée du ſommeil lorſqu’il ſe fait accompagner par la volupté.

Mais le Sommeil, comme tous les plaiſirs, n’a de douceurs que pour ceux qui les ſçavent goûter !

Il eſt des ames deſquelles rien