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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/62

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Les Songes

point nos Amours. Nés à l’ombre du myſtère, qu’ils y reſtent cachés ; que les Pigeons de Paphos les couvrent de leurs aîles.

Songes delicieux qui excitez l’impatience de Pholoé ; j’ai chanté la ſaiſon où vous avez été faits, & le ſommeil qui vous a précédés, il ne me reſte plus qu’à vous chanter.

Le paſſage de l’Etre au Néant n’eſt que trop ſenſible, celui du Néant à l’Etre ne l’eſt point. Cruelle diſparité ! L’on ne ſe voit point naître, l’on ſe voit mourir !

Images de la naiſſance & de la mort, l’inſtant où l’on s’endort, & celui où, dormant moins pleinement, on com-