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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/66

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Les Songes

C’eſt une jeune perſonne. L’élégance & la légéreté de ſa taille, qu’on peut déja remarquer malgré les ténébres, annoncent ſa jeuneſſe, & mon cœur, autant au moins que ſon habillement, m’apprend qu’elle eſt de ce ſexe aimable que nos deſirs diſtinguent ſi bien du nôtre, & que les graces en diſtinguent encore plus.

Sans doute, c’eſt quelque Divinité, me dis-je avec tranſport, & mon premier mouvement eſt d’écarter le feüillage pour en approcher. Mais il eſt encore chargé de la roſée de la nuit dont il l’a défendue, & je n’oſe y toucher, dans la crainte où je ſuis de l’éveiller.