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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/69

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du Printems.

dant m’y refuſer long-tems, & j’entrevois avec joie un viſage dont la majeſté deſſina le contour.

Inſenſiblement j’en découvre l’un après l’autre tous les traits. C’eſt d’abord ſon front, puis ſes yeux, puis ſa bouche que je trouve telle que je ſouhaitois de la trouver.

Non rien n’eſt plus voluptueux que cette ſucceſſion voluptueuſe ! Chaque trait, dans cette progreſſion charmante, emprunte des appas des autres traits. La beauté de ſes yeux m’a préparé à ſaiſir mieux toute la beauté de ſa bouche ; la beauté de ſa bouche me rappelle la beauté de ſes yeux.