Aller au contenu

Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
du Printems.

Azila (car c’étoit le nom que je lui prêtois) étoit entrée ſeule dans la plaine. Un inconnu l’aborde, tandis qu’elle s’avance ; elle détache ſon écharpe & la lui donne.

A cette vûe Saladin qui ſe levoit pour aller au-devant d’elle, ſe trouble, chancele & tombe évanoui au pied du Grenadier ſous lequel il étoit aſſis.

Son Amante a volé près de lui, elle tient ſa tête dans ſes belles mains, baigne ſon viſage de pleurs, & l’appelle pluſieurs fois d’une voix que la douleur rend mourante & entrecoupée.

Il revient enfin à lui, & tournant ſur elle des yeux où eſt