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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/92

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Les Songes

peint l’accablement : trop chere & trop cruelle Azila, lui dit-il, eſt-ce ainſi que tu abandonnes l’Amant le plus tendre ? Mais n’attends pas de reproches de lui, daigne ſeulement voir ſes larmes, daigne entendre ſes plaintes & ſes ſoupirs. Tu le quittes !… ſans doute il a mérité ton inconſtance. Malheureux Saladin, tu crois être aimé d’Azila, & tu ne te demandes pas auparavant ſi tu es digne de l’être !

Que Vénus me préſerve d’être jaloux, belle Pholoé ! Mais, ſi ce malheur m’eſt reſervé, puiſſai-je l’être ainſi ! C’eſt ainſi que l’eſt tout Amant tendre, ainſi le ſont ces ames vraiement