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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/93

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du Printems.

penſantes qui, conſervant à chaque être ſa liberté, n’ont pas l’injuſtice groſſiere de croire que tout ſoit fait pour elles.

Cruel Saladin, reprit Azila, quels ſont tes ſoupçons ? Pourquoi viens-tu déchirer mon ame dès le point du jour ? C’eſt en ſerrant tes mains dans les miennes que je t’en conjure, qu’a fait la triſte Azila, qui puiſſe déplaire à ſon cher Amant ?

Saladin, avant que de lui répondre, la regarde quelque tems d’un air irréſolu.

Mon ame qui ſe tranſporte au milieu de la ſienne, y lit la cauſe de ſon irréſolution. Son bonheur ou ſon infortune dépendent également de ſon ſi-