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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/505

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sortent de ces différentes forges. Vous verrez aussi que cette incertitude vient en grande partie de causes purement physiques, qui font varier la production, telles que la disette ou l’abondance des eaux dans les différentes usines. Les variations dans le débit et dans la fortune des entrepreneurs influent aussi, et au moins autant que les causes physiques, sur la fabrication plus ou moins abondante.

Quant aux observations que vous paraissez désirer sur les moyens de donner à cette branche de commerce plus d’activité, ou de lui rendre celle qu’on prétend qu’elle a perdue, j’en ai peu à vous faire. Je ne connais de moyen d’animer un commerce quelconque, que la plus grande liberté et l’affranchissement de tous les droits, que l’intérêt mal entendu du fisc a multipliés à l’excès sur toutes les espèces de marchandises, et en particulier sur la fabrication des fers[1].

Je ne puis vous déguiser qu’une des principales causes de la lenteur

    de fauteuil quand on ne se trouve pas commodément. Nul principe de morale, nul respect pour la justice, nulle honte de chercher à tromper : telle était l’habitude qu’il avait contractée du mensonge, qu’il disait sans rougir ce qu’il était impossible qu’on crût..........

    « Ses qualités intellectuelles étaient fort supérieures à ses qualités morales, et à certains égards dédommageaient de ses vices. Ses idées, sans être étendues, encore moins élevées, étaient sagement ordonnées dans la sphère où elles étaient concentrées. Son jugement était d’une grande rectitude ; l’exposition de ses opinions était lucide : il avait le talent d’écarter les faits épisodiques et de saisir la véritable difficulté. C’était un des meilleurs conseillers qui jamais ait été dans le Parlement……

    « Rien n’annonce qu’il ait jamais eu un plan ni des idées arrêtées sur la nature des impôts, leur rectification, leur recouvrement, sur une base de crédit, et une économie systématique. Il eut du moins la conscience de son ignorance ; et, pour ses déterminations dans les affaires particulières, il consulta ses sous-ordres, et quelquefois ne choisit pas mal ses conseils. Cependant, presque toujours ses déterminations étaient viciées par un excès de fiscalité……… Et ce n’est qu’à cette fiscalité qu’il a dû une réputation d’habileté, accréditée par les gens de finances, en faveur de qui étaient presque toujours ses décisions. » (Particularités sur les ministres des finances.)

    — La parfaite ressemblance de ce portrait est constatée par les Mémoires du temps et les actes officiels du ministre. On remarquera néanmoins que la prédilection prétendue de l’abbé Ternay pour les gens de finances ne l’empêcha pas de frapper sur eux toutes les fois qu’il se crut assez fort pour le faire. (E. D.)

  1. Comme toutes les autres vexations que les peuples modernes ont imaginé de faire subir à l’industrie, le droit de marque des fers a eu pour prétexte le progrès de la fabrication, et pour véritable cause l’intérêt d’une absurde fiscalité.

    En 1608, des commissaires nommés par Henri IV pour le rétablissement des manufactures, ayant attribué l’état déplorable de l’industrie métallurgique en France à l’emploi du fer aigre de préférence au fer doux, proposèrent, comme remède, de frapper d’un nouveau droit les fers aigres venus de l’étranger, et d’ap-