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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/763

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Je vous serai donc obligé de vouloir bien prévenir vos habitants, de ma part, qu’ils feront très-bien de s’épargner l’embarras de ces voyages, et de vous confier leurs requêtes pour me les faire passer ; vous pourrez en même temps les assurer que je n’en aurai pas moins d’attention à y répondre exactement et promptement. Au moyen du parti que j’ai pris de faire enregistrer et numéroter dans mes bureaux toutes les requêtes avec les décisions, il devient presque impossible qu’elles soient oubliées et qu’elles restent sans être expédiées : ainsi, les paysans doivent être fort tranquilles sur la crainte de ne recevoir aucune réponse.

Je vous prie de m’adresser à Limoges, par la poste, toutes les requêtes qui vous auront été remises, et de mettre sur l’enveloppe le mot Bureau f afin qu’on soit averti d’ouvrir le paquet à Limoges dans le cas où je serais absent, et qu’on puisse enregistrer les requêtes avant de me les envoyer. J’aurai attention qu’elles soient expédiées à mesure qu’elles me parviendront ; je les renverrai répondues à MM. les receveurs des tailles ou à MM. les subdélégués, qui se chargeront de vous les faire tenir, et je vous prierai de vouloir bien les remettre aux particuliers. Il sera nécessaire qu’en m’envoyant ces requêtes vous m’en donniez avis par un mot d’écrit, afin que je sache de qui elles me viendront et à qui je dois les renvoyer.

Il y a une espèce de requêtes dont je reçois une grande quantité, et qui pourraient être facilement supprimées ; je parle de celles que les habitants de la campagne sont dans l’habitude de me présenter pour obtenir des modérations de capitation en dédommagement des pertes de bestiaux qu’ils ont éprouvées ; ces pertes sont constatées par des certificats souvent assez informes, et sur lesquels on ne peut guère compter, auxquels on a cependant égard, quelquefois par pitié pour ceux qui les apportent. Ces certificats peuvent être donnés avec trop de facilité, parce que comme ils ne produisent que des modérations sur la capitation, il n’en résulte pas une surcharge immédiate pour les autres habitants de la paroisse. Il est cependant vrai que l’imposition faite sur la province doit remplir le montant de ces modérations, et qu’ainsi elles retombent toujours sur les autres contribuables, quoique d’une manière peu sensible.

Des états des pertes de bestiaux arrivées dans chaque paroisse, dressés sous une forme claire et revêtus de la signature du curé, du