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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/110

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à la recette ; et il ne serait pas difficile de trouver un autre homme qui les fasse aux mêmes conditions.

Rien ne sera plus simple que le compte à rendre de sa gestion. Il ne s’agit que de faire un relevé des ordres donnés pour la fourniture, sur lesquels on aura payé, et qui auront été gardés quittancés pour servir de pièces justificatives au compte.

Je ne vois pas qu’il puisse se glisser aucun abus dans cette comptabilité. L’unique crainte qu’on pourrait avoir serait qu’il ne fût donné des ordres pour une plus grande quantité de fournitures que celles qui doivent être accordées aux troupes suivant l’ordonnance. Mais un pareil abus est tout aussi possible quand les fournitures sont faites en nature que quand elles seront faites en argent. Il sera toujours moins onéreux dans ce dernier cas, et il doit même être moins commun, puisque le payement des fournitures fera nécessairement passer tous les ordres sous les yeux de l’intendant, qui pourra, s’il apercevait qu’il en eût été donné mal à propos, prendre les précautions convenables pour réprimer cet abus commis, et empêcher de le renouveler.

Peut-être est-ce dans cette vue qu’on a établi en Franche-Comté un inspecteur de ces fournitures, dont les appointements sont passés en dépense. Mais j’espère que je pourrai me passer d’inspecteur ; sauf à tenir compte au préposé de quelques menues dépenses en frais de régie, qu’il sera obligé de faire pour assurer le service dans quelques cas pressés.

Je désire beaucoup que vous approuviez le projet d’arrêt du Conseil que je vous soumets pour remplir ces vues et organiser cet établissement.

Avant de vous rien proposer, j’ai cherché à m’assurer d’un entrepreneur ; je n’ai pu trouver que deux particuliers qui aient voulu se charger de cette fourniture, et je leur ai fait faire la soumission que je joins à cette lettre. Vous verrez par cette soumission que je suis obligé de donner quatre francs par cheval ; mais aussi les entrepreneurs se contentent de l’étape pour leur tenir lieu des vingt sous d’ordonnance dont ils sont privés.

J’ai encore été obligé de passer aux entrepreneurs le prix d’une demi-journée par cheval pour les séjours que font les troupes suivant leurs routes. Cette augmentation m’a paru indispensable, parce que la rareté des chevaux dans cette paroisse, où les travaux se font