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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/111

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avec des bœufs, mettra les entrepreneurs dans l’impossibilité de fournir des chevaux à chaque lieu d’étape : ils seront forcés par conséquent de conduire les équipages avec les mêmes chevaux depuis l’entrée de la généralité jusqu’à la sortie, et par conséquent de les nourrir sans rien faire pendant les séjours.

Mais je ne crois pas que cette légère augmentation dans les prix doive mettre obstacle à un établissement dont l’avantage et la nécessité me sont aussi démontrés. D’ailleurs, il y a grande apparence que ces prix diminueront dans la suite. Lors du premier marché passé par M. de Beaumont, le prix était de cent sous par cheval. Il a diminué depuis à chaque renouvellement. Les entrepreneurs ne traitent qu’en tremblant lorsqu’il s’agit d’un établissement nouveau dont ils ne connaissent pas encore la portée ; c’est par cette raison que je n’ai voulu traiter dans ce premier moment que pour une seule année.

Je ne pense pas que vous trouviez aucune difficulté dans la forme. J’espère aussi que la soumission dont j’ai l’honneur de vous envoyer copie suffira pour rendre l’arrêt dans lequel vous autoriserez ce traité. Je compte bien en rédiger les conditions dans une forme plus étendue, et y spécifier en détail les différentes précautions auxquelles doivent être assujettis les entrepreneurs pour assurer le service. Mais j’ai désiré, avant de mettre la dernière main à cet engagement, d’avoir votre approbation. D’ailleurs, la rédaction de ces différentes clauses exige beaucoup de réflexions et un travail assez long, et je n’ai pas cru pouvoir trop hâter le moment de délivrer cette province d’un joug très-onéreux, en profitant sans délai de l’offre des entrepreneurs.

Je vous serai très-obligé de vouloir bien faire expédier l’arrêt que j’ai l’honneur de vous demander, et de me faire part de votre décision à cet égard le plus tôt qu’il vous sera possible.

En vous proposant, monsieur, le plan contenu dans cette lettre, et en vous le présentant comme infiniment moins onéreux aux peuples que les fournitures en nature qui ont eu lieu jusqu’ici, je sens que vous ne devez pas m’en croire sur ma parole, et je dois sans doute vous développer les motifs qui déterminent ma façon de penser. Je suis cependant retenu par la crainte de ne vous dire que des choses trop connues, et qui n’ont véritablement éprouvé aucune contradiction lorsque M. de Beaumont a proposé, en 1752, un arrangement de la même nature pour la Franche-Comté. Cependant, l’exemple