Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/35

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vres, ils seraient obligés de leur donner, outre la subsistance, un léger salaire en forme de supplément, lequel serait réglé par l’assemblée.

18o Les propriétaires absents seront tenus de passer en compte à leurs métayers le grain nécessaire à la nourriture des pauvres qui leur auront été distribués ; il en sera de même des propriétaires de dîmes et de rentes absents, lesquels seront tenus de passer en compte à leurs fermiers ou régisseurs la dépense que ceux-ci auront faite pour nourrir les pauvres. Ceux qui refuseraient seront contraints en vertu de l’ordonnance du juge, ainsi qu’il a été dit ci-dessus.

19o Il est juste de faire supporter une charge double aux propriétaires des rentes et des dîmes, attendu qu’ils n’ont point de métayers à nourrir, ainsi qu’il a déjà été observé.

20o Si le nombre des pauvres était assez petit pour qu’on ne pût pas en donner à tous les propriétaires en état de les nourrir, les propriétaires qui les recevraient d’abord ne s’en chargeraient que pour quelque temps, après lequel les autres propriétaires les recevraient à leur tour.

États à former des familles pauvres.

21o Soit qu’on prenne le parti de former un rôle de contribution en argent ou en grains, soit qu’on préfère de distribuer les pauvres entre les propriétaires, il n’est pas possible de fixer la quantité de contribution à répartir, ou la quantité de pauvres que chacun doit nourrir, si l’on n’a préalablement fait un dénombrement exact des pauvres qui se trouvent dans la paroisse. Il est donc nécessaire d’en dresser un état, famille par famille, dans lequel on marquera le nombre des personnes dont chaque famille est composée, le sexe, l’âge et l’état de validité ou d’invalidité de chacune de ces personnes, en faisant mention des moyens qu’ils peuvent avoir pour gagner de quoi subsister.

Messieurs les curés trouveront joints à cette lettre des états imprimés en blanc, dont ils n’auront qu’à remplir les colonnes. Il sera nécessaire de former ces états doubles, pour m’en envoyer un, afin que je puisse connaître l’étendue des besoins de chaque paroisse, et me décider sur l’envoi des secours dont je puis disposer.

22o Comme il est plus aisé de connaître exactement le nombre des pauvres dans les campagnes que dans les villes, je ne présume pas qu’il faille beaucoup de temps pour former ces états, et je crois