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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/478

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ne fixant aucun délai pour mettre les propriétaires en demeure d’en planter les bords, les seigneurs voyers s’empressaient de faire eux-mêmes les plantations à fur et à mesure que l’on traçait les chemins : cet usage imposant sur les terres des propriétaires une servitude non méritée et une peine qui n’était pas encourue, le roi ordonne

Qu’à l’avenir, et à compter du jour de la publication de l’arrêt, les seigneurs voyers ne pourront planter les chemins, dans l’étendue de leurs seigneuries, qu’à défaut par les propriétaires d’avoir fait lesdites plantations dans un an, à compter du jour où les chemins auront été entièrement tracés et les fossés ouverts. L’année expirée, les seigneurs voyers pourront planter, conformément à l’arrêt de 1720.


Extrait de l’édit du roi, portant établissement d’un hospice dans les écoles de chirurgie de Paris. (Donné, à Versailles au mois de décembre 1774, registre en Parlement le 7 janvier 1775.)

Louis, etc. Le roi, notre très-honoré seigneur et aïeul, persuadé que les arts utiles à la société contribuent à l’avantage ainsi qu’à l’ornement des États, n’a cessé, pendant le cours de son règne, de donner des marques de sa protection à tous les établissements qui pouvaient en favoriser les progrès ; c’est ce qu’il a surtout accompli et exécuté par rapport à la chirurgie, qui lui a paru mériter d’autant plus d’attention qu’elle tient un rang important entre les arts nécessaires à la conservation de l’humanité, et qu’il en avait lui-même reconnu l’utilité dans les différentes guerres qu’il avait eu à soutenir, dans lesquelles les chirurgiens avaient conservé à l’État un grand nombre d’officiers et de soldats qui seraient demeurés victimes de leur bravoure sans les secours de cet art salutaire. C’est par cette considération qu’après avoir établi, par son édit du mois de septembre 1724, cinq places de professeurs au collège de chirurgie de Paris pour y enseigner gratuitement les différentes parties de cet art salutaire ; qu’après avoir, par ses lettres-patentes du 8 juillet 1748, confirmé l’établissement de l’Académie royale ; par celles du mois de mai 1768, réglé la police et la discipline des écoles de chirurgie, il aurait assuré aux chirurgiens le rang honorable et distingué qu’ils devaient occuper dans la classe des citoyens : enfin, après avoir étendu aux chirurgiens des provinces une partie des mêmes avantages, et pourvu, par différents règlements que sa sagesse lui a dictés, à tout ce qui pourrait contribuer à la perfec-