Aller au contenu

Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/595

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cipiter, surtout relativement aux deux dernières, si ce n’est lorsque nous aurions lieu de croire, par la conduite de l’Angleterre, que cette puissance songe véritablement à nous attaquer.

Je ne puis terminer ce Mémoire sans faire une observation, que je crois très-importante, sur la manière dont nous devons nous concerter avec la cour d’Espagne. Nul doute que, les intérêts étant communs, la confiance ne doive être entière et toutes les mesures prises de concert. Mais il n’y a que trop lieu de craindre que l’Angleterre n’ait dans les bureaux des ministres d’Espagne des intelligences qui lui donnent avis de beaucoup de secrets importants. C’est un danger contre lequel on doit être en garde dans les communications qu’on doit faire à l’Espagne. Certainement la communication de tout ce qui, en annonçant la ferme résolution des deux rois de maintenir la paix, indique l’usage des moyens propres à menacer l’Angleterre directement, ne peut nuire, même quand le ministère britannique en aurait connaissance. Mais tout ce qui tiendrait à des entreprises sur Minorque ou sur Gibraltar, à des mesures combinées pour porter des forces dans les Indes, ne peut être confié sans danger qu’au roi d’Espagne et à M. Grimaldi, pour lui seul.

fin des actes du ministere de turgot.