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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/837

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Adieu, mon cher Gaillard, vous connaissez tous mes sentiments ; je vous souhaite toutes sortes de satisfactions.


Lettre XIV. — Au même. (À Limoges, 12 novembre 1771.)

J’ai reçu, mon cher Caillard, vos critiques, et le livre du comte Veri, dont je vous remercie bien. Je comptais répondre aujourd’hui à toutes vos critiques, sur lesquelles j’ai d’excellentes raisons à donner. Je parle des deux premières, qui ont un fondement, car les autres me paraissent bien plus aisées à justifier ; mais tout cela entraînerait des volumes, et je n’ai pas aujourd’hui un moment à moi. Peut-être m’enverrez-vous aussi des critiques sur l’Alexis. Je tâcherai de répondre à tout en même temps. Je vous parlerai aussi du comte Veri, dont je suis très-peu content ; peut-être sera-ce de Paris que je vous répondrai, car j’espère y être le 24. Vous auriez bien dû me marquer ce que vous savez sur la correspondance de M. de V… avec l’archev. d’A…, et sur le résultat. Comment voulez-vous que je sache une chose que je ne puis savoir que par une lettre de MM. de Boisgelin, qui n’écrivent jamais ?

Adieu, j’espère recevoir de vos nouvelles à Paris, et peut-être plus promptement.


Lettre XV. — Au même. (À Limoges, le 12 juin 1772.)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous avez donc vu Jean-Jacques ; la musique est un excellent passe-port auprès de lui. Quant à l’impossibilité de faire de la musique française, je ne puis y croire, et votre raison ne me paraît pas bonne ; car il n’est point vrai que l’essence de la langue française est d’être sans accent. Point de conversation animée sans beaucoup d’accent ; mais l’accent est libre et déterminé seulement par l’affection de celui qui parle, sans être fixé par des conventions sur certaines syllabes, quoique nous ayons aussi dans plusieurs mots des syllabes dominantes qui, seules, peuvent être accentuées.

Je vous fais mille remerciements de vos soins pour ma bibliothèque : quant aux livres à relier, je ne sais si de Rome vaut mieux que la Forte ; avant de me décider, je voudrais que vous m’envoyassiez l’état des brochures que vous voulez faire relier. Je me déciderais sur le degré de magnificence.

Quant aux livres au rabais, je ne crois pas avoir le Traité de Westphalie, du P. Bougeant, et si je l’ai, il ne faut pas l’acheter, non plus que les ouvrages de Gatti sur l’inoculation, dont il me semble n’avoir que la moitié. Pour M. Messance, je sais que je l’ai ; mais je suis bien aise d’en avoir un pour Limoges et un pour Paris.

Adieu, mon cher Gaillard : vous connaissez tous mes sentiments pour vous.


Lettre XVI. — Au même. (À Paris, le 20 avril 1773.)

J’ai reçu votre lettre du 24 mars, monsieur[1], et je vous remercie de la suite

  1. On n’a pu s’expliquer pourquoi Turgot, dans cette lettre et quelques autres encore, traite M. Gaillard moins familièrement que dans les précédentes. (E. D.).