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Page:Ulrich - La Folle Enchere.djvu/27

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ANGÉLIQUE.

Parbleu je les défie toutes tant qu’elles ſont de la deviner arrivée depuis trois mois ſeulement de la Province la plus reculée, je n’ay commencé à briller dans le beau monde que ſous ce déguiſement, & de l’air dont je fais le jeune homme, je donne aux yeux les plus penetrans à démeſler que je ne le ſuis pas.

LISETTE.

Ouy pour les airs de nos jeunes gens, vous les prenez tous à merveille, & il ſemble que vous les ayez étudiés toute voſtre vie.

ANGÉLIQUE.

Je les copie d’un bout à l’autre, je n’ay de la complaiſance que pour moy, des égards pour qui que ce ſoit, un palſanbleu ne me coûte rien devant des femmes de qualité, meſme je bruſque de ſang froid la plus jolie perſonne du monde ; Je ſuis inſolent avec les perſonnes de robe, honneſte & civil pour les gens d’épée, pour les Abbez je le deſole, je prens force tabac d’aſſez