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Page:Vénus en rut, 1880.djvu/32

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VÉNUS EN RUT


me voir donner, dans ces confidences, de tendres qualités à des hommes que j’avais à la première vue) sans perdre un temps précieux, s’empara de moi, et me porta, sans peine, sur le meuble destiné aux travaux amoureux. Un baiser lascif, une main libertine qui parcourait mes tétons, une autre qui saisit cette conque désirée des immortels, me firent perdre connaissance : mes genoux fléchirent, ma voix s’éteignit, j’étais absorbée ; cependant je brûlais de mille feux : il me coucha mollement, il coupa tout ce qui s’opposait à son ardeur, et dans six secondes il était dans mes bras, dans toute moi ; c’est aller assez vite en besogne, mais tu sais qu’où la facilité est sans mesure, toute délicatesse est détruite.

Déjà je sentais les coups de cet athlète aimable, déjà j’avais secondé ses efforts par des mouvements rapides, lorsque j’éprouvai une sorte de fureur qui m’était inconnue ; je tournai la tête, par hasard, et vis dans la glace du fond nos corps entrelacés et le mécanisme du grand œuvre ; ce coup d’œil porta dans mes sens une nouvelle flamme ; je serrai fortement Valrose, j’enveloppai ses reins de mes jambes croisées, je passai mes bras autour de son cou, je me soulevai avec une vivacité continue, et l’excitant de la main à ne plus retenir la liqueur brûlante qu’il ménageait, pour prolonger ma jouissance,