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Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/271

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son comble. Les boutiques se ferment dans toutes les rues.

À midi, le canon gronde encore avec plus de violence, la fusillade se rapproche.

Les hauteurs de Châtillon et le bois de Clamart sont en la possession des fédérés, ainsi que le Bas-Meudon, où il existe encore cependant une batterie d’artillerie au pouvoir des troupes rurales.

À deux heures, le fort d’Issy tire sur les deux batteries du château de Meudon, qui répondent vigoureusement.

Dans les bois de Clamart, des feux de tirailleurs très-nourris ne cessent de se faire entendre. De temps en temps, les roulements que produisent les décharges de mitrailleuses dominent le bruit de la fusillade.

Plusieurs officiers blessés arrivent de Fleury dans des voitures d’ambulance ; de nombreux morts sont chargés sur des charrettes mises en réquisition dans le village de Clamart.

Pendant toute cette journée du 3 avril, les gardes nationaux ont déployé le plus grand courage et se sont battus comme de vieilles troupes ; ils ont attaqué leurs ennemis avec ardeur et les ont vigoureusement abordés ; plusieurs fois ces derniers ont été délogés de leurs positions et obligés de battre en retraite. En un mot, ces soldats-citoyens ont été admirables d’héroïsme et de sang-froid ; s’ils eussent