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LES ANGLAIS ET L’INDE

indienne. Ces commissions ont été ainsi réparties : à des fils d’officiers du rang de capitaine et au-dessous, 128 ; à des fils de majors et de lieutenants-colonels, 143 ; à des fils de généraux, 77 ; à des fils de membres du service civil de l’Inde, 105 ; à des fils d’officiers de l’armée et de la marine royale, 383 ; à des fils de membres du clergé, 205 ; à des jeunes gens dont les pères appartiennent au commerce, au barreau, etc., 938. Ce total énorme de brevets d’officiers distribués en moins de huit années est digne de fixer l’attention de quiconque veut se rendre un compte exact de la société anglaise. Là est une des soupapes de sûreté par lesquelles s’échappe, comme nous aurons occasion dans ces études de le faire remarquer bien des fois, la vapeur impure des éléments révolutionnaires qui bouillonnent au sein de l’Angleterre aussi bien qu’au sein des autres États de l’Europe. Que l’on prenne en effet les promotions des écoles militaires françaises pendant la période correspondante, et l’on reconnaîtra que le contingent d’officiers fourni par Saint-Cyr et l’École polytechnique est loin d’égaler le chiffre que nous avons donné plus haut. Et de cela ne doit-on pas logiquement conclure que bien des médecins sans malades, des avocats sans causes, des journalistes sans journaux, qui sont devenus la plaie et la honte de la société française, auraient pris place sous le drapeau avec honneur, si la France avait pu leur assurer des chances d’avancement convenables dans les rangs d’une autre armée de l’Inde ? Nous ne pousserons pas plus loin ces considérations, sur lesquelles