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Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/240

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Et libres, sur la mer, où gronde assez l’orage,
Conduire notre barque et jeter nos filets,
Et s’ils ne rougissaient de sang que leurs palais !

YVOR.

Que Dieu nous vienne en aide !

FERGUS.

Que Dieu nous vienne en aide !Hélas ! que de querelles !
Les Orcades se font toutes la guerre entre elles,
Rocher contre rocher, manoir contre manoir.
Pas un mont qui ne dresse en l’air un drapeau noir ;
Pas une île où les flots, en côtoyant sa rive,
Ne trouvent un cadavre à prendre à la dérive.
Et quand les chefs sont las de guerres et d’assauts,
Ils s’amusent. Comment ? À piller leurs vassaux.
Ô furieux maudits, qui, de leurs sentinelles,
À guetter l’horizon fatiguent les prunelles,
Et font sur leurs remparts, hérissés de créneaux,
Le jour, veiller leur pique et, la nuit, leurs fanaux.
Lorsque les champs en vain attendent les semailles,
Eux, sans se dévêtir de leurs cottes de mailles,
Sont toujours prêts, le casque au front, la dague en main.
Chaque soir on se dit : « Que feront-ils demain ? »