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Page:Variétés Tome II.djvu/11

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et en employant pour le prix le quartier de jetons9 qui ne seroit point distribué.

Je n’entre point icy dans le détail de la manière dont il faudroit travailler, ny dans les règles qu’il faudroit establir par raport à ce que je viens de dire, puisque cela seroit inutile et mesme ennuyeux ; je me contenteray seulement de dire qu’il me paroist que ce sont là les seuls moyens de restablir l’Académie Françoise dans son premier lustre, et qu’il est de la grandeur du roy de donner cette marque d’attention aux lettres, pendant que S. M. semble n’en donner qu’à la guerre et au bien de ses peuples.


puis, après la mort de Pellisson, l’Académie en corps les prit trois fois de suite à sa charge ; enfin M. de Clermont-Tonnerre, évêque de Clermont, constitua ce prix à perpétuité, en 1699, moyennant une somme de 3,000 francs, placée sur l’Hôtel-de-Ville de Paris. Le donateur prononça, à cette occasion, un discours qui se lit dans le Mercure galant du mois de juin de cette année-là.

9. C’est à Colbert qu’on devoit ces jetons de présence. « Afin d’engager encore davantage les académiciens à être assidus aux assemblées, il établit qu’il leur seroit donné quarante jetons par chaque jour qu’ils s’assembleroient, afin qu’il y en eût un pour chacun, en cas qu’ils s’y trouveroient tous (ce qui n’est jamais arrivé), ou plutôt pour être partagés entre ceux qui s’y trouveroient, et que, s’il se rencontroit quelques jetons qui ne pussent pas être partagés, ils accroîtroient à la distribution de l’assemblée suivante. Ces jetons ont, d’un côté, la tête du roi, avec ces mots : Louis le Grand, et, de l’autre côté, une couronne de laurier avec ces mots : À l’immortalité, et autour : Protecteur de l’Académie françoise. » Mémoires de Charles Perrault, liv. 3. Avignon, 1759, in-8º, p. 137–138.