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Page:Variétés Tome II.djvu/10

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Cela n’empescheroit pas, si elle le jugeoit à propos, qu’ils ne fissent une grammaire et les autres ouvrages dont ils sont chargez par leurs statuts. Trois ou quatre personnes y travailleroient, et rendroient compte ensuite à l’Académie de ce qu’ils auraient faict7.

Le roy pourrait aussy régler que tous les mois ou tous les deux mois un académicien fist une action publique, et donner des sujets de prix8, ce qui pourroit se faire sans augmentation de dépense, en donnant trois mois de vacation à cette compagnie,


7. Le travail pour la grammaire se fit d’abord par toute l’Académie assemblée. « On arrêta, dit Pellisson, qu’à l’un des bureaux M. l’abbé de Choisy tiendroit la plume, à l’autre M. l’abbé Tallemant. » Puis on se départit de cette méthode de travail collectif, parcequ’on jugea qu’un ouvrage de’ce genre « ne pouvoit être conduit que par une personne. » On se décida donc à procéder comme il est dit ici, c’est-à-dire à charger de cette grammaire quelque académicien, « qui, écrit Pellisson, communiquant ensuite son travail à la compagnie, profitât si bien des avis qu’il en recevroit, que par ce moyen son ouvrage, quoique d’un particulier, pût avoir dans le public l’autorité de tout le corps. » Id., p. 68. — C’est l’abbé Regnier qui fut choisi.

8. Il y avoit déjà un prix d’éloquence, dont la fondation étoit due à Balzac, mais qui ne fut distribué pour la première fois qu’en 1671, c’est-à-dire quinze ans seulement après la mort du fondateur. « Comme son fonds avoit profité, lit-on encore dans l’Histoire de l’Académie, ce prix, qu’il avoit fixé à deux cents livres, fut porté à trois cents. » Id., p. 18. — Quelques années après, on destina une somme pareille pour un prix de poésie. Pellisson, Conrart et M. de Bezons, tous trois académiciens, en firent d’abord les frais ;