Aller au contenu

Page:Variétés Tome II.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il faut faire de longs discours.

C’est icy qu’on serre l’anguille,
Et c’est icy que l’on vous pille,
Car les cent francs n’abondent rien,
Et, de la façon qu’on vous volle,
Il faut donner tout vostre bien
Pour payer un escu du rolle.

Cependant vous suivez la cour,
Où vous faites un long sejour
Avec une grande despence.
Jamais personne n’est content,
Et tout le monde recommence
À vous demander de l’argent.

Ayant payé vos escritures,
Voicy de nouvelles blessures :
Il faut estre solliciteur,
Il faut gagner la bonne grace
Du clerc de vostre rapporteur,
Ou bien il est froid comme glace.

Vous l’irez voir cinq et six fois ;
Mais si vous ne parlez françois
Et ne jetiez dessus la table
Vos pleines mains de quarts d’escus,
Vous le verrez inexorable,
Et vous ne luy parlerez plus.

Ne pensez pas qu’il se contente
De cet argent qu’on luy presente ;
Sçachez que ce n’est jamais faict :
Si vous perdez ceste coustume,
Il ne fera point son extraict,
Et n’aura ny encre ny plume.