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Page:Variétés Tome II.djvu/202

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Tant que vous aurez un teston,
Vous n’en aurez jamais raison ;
Si vous ne vuidez vostre bourse,
Vous n’en aurez que du mespris,
Et faut recourir à la source
Lorsque les ruisseaux sont taris.

Il faut descoudre vos pistolles
Qui sont dedans vos camisoles,
Et, luy en donnant deux ou trois,
Il minuttera quelque page,
Sous esperance toutesfois
Qu’il en aura bien davantage.

Il faut despenser vostre bien
Pour achepter son entretien
Et avoir l’oreille du maistre,
Encore n’est-il pas content
Si vous ne le sçavez repaistre
De l’esperance d’un present.

S’il vous fait voir, par courtoisie,
Les pièces de vostre partie,
Il luy faut payer le festin,
Il luy faut faire bonne chère
Et le traitter un beau matin
Au logis de la Boisselière7.

Pauvre plaideur, ce n’est pas tout,


7. Fameuse tavernière dont le cabaret se trouvoit dans les environs du Louvre. On n’y mangeoit pas à moins d’une pistole. V. les Visions admirables du pèlerin du Parnasse, Paris, 1635, in-8, p. 208, et notre Histoire des hôtelleries et cabarets, t. 2, p. 308–311. — Chez la Coiffier on dînoit jusqu’à six pistoles « pour teste ». Francion, 1663, in-8. p. 308.