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Page:Variétés Tome II.djvu/203

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Encore n’es-tu pas au bout
De ce grand poids de la justice,
Où se trouve tant de voleurs
Et où demeure l’avarice,

Qui est cause de tels malheurs.

Voicy un huissier qui exige
Plus que sa charge ne l’oblige,
Et si tu ne le rends content
Il employe ses artifices
Pour tirer de toy plus d’argent
Qu’on n’en baille pour les espices.

Encores en fait-il refus
Si ce ne sont des quarts d’escus :
Car le moyen, disent ces drolles,
De diviser en tant de parts
Des escus d’or et les pistolles
Comme on fait les escus en quarts !

Ayant consigné les espices,
On exerce d’autres malices
Sur ta bourse, qui n’en peut mais :
Car, si ta cause est terminée,
Ton arrest ne se fait jamais
Que ta bourse ne soit vuidée.

Il faut aller chez le greffier
Voir ton arrest, et le prier
Que sur-le-champ il l’expedie ;
Il faut trois livres pour le veoir,
Et, quelque chose qu’on luy die,
Il en faut douze pour l’avoir.

Il faut un escu au coppiste,
Autrement il fera le triste
Et te lairra le fin dernier ;