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Page:Variétés Tome V.djvu/10

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    Nos greniers sont remplis de blé,
Qu’on en fasse de la farine ;
Le peuple a tort d’estre troublé,
Nos greniers sont remplis de blé ;
On ne sçauroit estre accablé
D’un an entier de la famine.
Nos greniers sont remplis de blé,
Qu’on en fasse de la farine.

    L’un s’est pourveu pour six bons mois,
En fait-il besoin davantage ?
L’un pour quatre, l’autre pour trois ;
L’un s’est pourveu pour six bons mois.
On a des fèves et des pois,
Du lard, du beurre et du fromage ;
L’un s’est pourveu pour six bons mois,
En fait-il besoin davantage ?

    On a de tous les bons morceaux :
Lièvres, lapins, perdrix, becaces ;
On a quantité de pourceaux[1],
On a de tous les bons morceaux ;

    un blocus trop sévère autour de Paris. Cyrano, dans sa lettre 21e (Contre les frondeurs), dit à propos de Mazarin : « Il deffendit d’abattre les moulins qui sont autour de la ville, quoiqu’il sceut que par leur moyen elle recevoit continuellement force bleds. »

  1. C’est ce qui abondoit le plus, à ce qu’il paroît, grâce à un heureux coup du marquis de la Boulaye, « qui, dit la dame de la Halle dans sa harangue, qui, avec sa mine turquesque, nous fit bien manger des cochons en carême, pendant le blocus de Paris. » (Lettre de remercîment envoyée au cardinal Mazarin… avec la dame Denize, au large chaperon es Halles, députée vers Son Everminence, etc., Paris, 1651.)