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Page:Variétés Tome V.djvu/11

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On a moutons, bœufs, vaches, veaux,
On en vend dans toutes les places ;
On a de tous les bons morceaux :
Lièvres, lapins, perdrix, becaces.

    Les vivres ne manqueront pas,
On peut tousjours faire ripaille ;
Qu’on n’épargne point un repas,
Les vivres ne manqueront pas :
On a dindons et chapons gras,
Et les chevaux ont foin et paille.
Les vivres ne manqueront pas,
On peut toujours faire ripaille.

    Les cabarets sont tous ouverts ;
Chacun y boit, chacun y mange,
On y trouve des vins divers ;
Les cabarets sont tous ouverts,
Et c’est là que j’ay fait ces vers[1],
Qui sentent la saulce à l’orange ;
Les cabarets sont tous ouverts,
Chacun y boit, chacun y mange.

    Corbeil sera bien-tost repris,
Et tout viendra par la rivière ;
Qu’on ne craigne point dans Paris,
Corbeil sera bien tost repris ;
On aura de tout à bon prix,
Et nous ferons tous chère entière ;
Corbeil sera bien-tost repris,

  1. Une autre Mazarinade, du même temps et de la même forme, avoue par son titre qu’elle fut écrite au cabaret : Triolets nouveaux sur la paix, faits dans la Pomme de Pin, pour l’heureux retour du roy, Paris, Denys Langlois, 1649.