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Page:Variétés Tome V.djvu/69

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Ce fard rend leur teinct excellent,
Blanc comme laict, sans qu’il importe
À leur santé en quelque sorte.
La coque d’œuf blanchit les dents ;
La pellicule du dedans
Guarit les lèvres crevassées ;
Les personnes interessées
Du flux de sang ont guerison
S’elles prennent avec raison
Des cendres de coques d’œufs faictes ;
En fin, les playes plus infectes
Avec huille d’œufs on guarit.
L’œuf plus qu’autre chose nourrit ;
Il est salubre à la personne,
Au mal de cœur remède il donne ;
En medecine il est requis
Comme nutritif et exquis,
Bien cordial, et il sustente
Le malade, qu’il alimente
Sans luy causer opression ;
Il faict tost sa dijection,
Le ventre il. n’empesche et ne charge.
Ceux qui dans Rome avoient la charge



avoient aussi une eau des anges (agua de angeles), mais qu’ils composoient autrement. D’après la recette qu’en donne un commentateur de Don Quichotte (2e partie, ch. 32), il paroît que la fleur d’oranger y dominoit. L’eau d’ange se seroit ainsi rapprochée de l’eau de naffe, dont nous avons parlé dans notre tome 4, p. 362, et qu’on nous assure être la même chose que l’eau de fleur d’oranger, bien que, dans le passage du Décameron cité par nous, Boccace les distingue formellement.