Page:Variétés Tome VII.djvu/320

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viléges, entre lesquels leur est ottroyé qu’ils ne peuvent estre distraits ny desmembrez de la couronne.

C’est donc en substance qu’ils desirent demeurer très humbles, très obeissans serviteurs et sujets du roy zelateur de l’ancienne et vraye religion : en laquelle eux et leurs majeurs, depuis le règne de Clovis4, ont esté baptisez, nourris et enseignez, et


4. Dans l’acte signé le 10 février 1577, cette époque de Clovis est aussi rappelée. Les associés jurent de défendre la religion, « de remettre les provinces aux mêmes droits et franchises et liberté qu’elles avoient au temps de Clovis. » (Coll. Petitot, 2e série, t. 1, p. 66.) C’est une chose à remarquer que les ligueurs, dans leurs actes solennels, affectoient toujours de parler des dynasties mérovingienne et carlovinvingienne, et jamais de celle de Hugues-Capet. Il étoit, en effet, dans les idées des Guise de faire passer celle-ci pour usurpatrice et de préparer ainsi l’avénement au trône de leur propre famille, qu’ils donnoient pour la descendante directe de Charles de Lorraine, dernier héritier de Charlemagne. Partout ils faisoient répéter ce qui se trouvoit en substance dans le Discours qu’avoit prononcé l’avocat David, l’année précédente, à la petite assemblée des quarteniers tenue dans le Parloir aux Bourgeois : « Combien que la race des Capet ait succédé à l’administration temporelle du royaume de Charlemagne, elle n’a point toutefois succédé à la bénédiction apostolique affectée à la postérité de Charlemagne tant seulement, mais au contraire, en usurpant la couronne par outrecuidance téméraire, elle avoit acquis sur soi et sur les siens une malédiction perpétuelle… Au contraire, les rejetons de Charlemagne sont verdoyants, aimant la vertu, pleins de vigueur en esprit et en corps ; ils rentreroient dans l’ancien héritage du royaume avec le gré, consentement et eslection de tout le peuple. » C’est as-