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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/11

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tinguai le Comte de d’Arceau ;

— Quoi, ce jaloux ?

— Ne m’interrompez-pas ma chère amie.

D’Arceau me rendit les soins les plus assidus ; chaque jour sa passion parut prendre de nouvelles forces ; mais son respect l’empêchoit de me la déclarer. Je fus assez clair-voyante cependant pour m’en appercevoir, & ne concevois pas ce qui l’obligeoit à garder si long-temps le silence. Déterminée d’en avoir l’aveu, je lui facilitai toutes les occasions pour arracher enfin ce secret qui flattoit ma vanité.

Je feignis un soir d’être malade, & ne me rendis point dans la maison où nous étions engagé à souper. Le Comte ne manqua pas de passer chez moi, comme nous en étions convenus, & ne fut pas fâché je crois de ce contre-temps.