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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/12

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Après quelques propos indifférents, je tournai habilement la conversation sur un sujet, où mon amour propre étoit plus intéressé que mon cœur ; car j’en conviens, jusqu’alors je ne l’aimais pas ; ce ne fut que dans la suite qu’il parvint à m’inspirer un sentiment plus vif.

À force de le questionner ; il se hazarda enfin à prononcer ce terrible mot, je vous aime. Il me le dit si passionnément que mon cœur en fut un moment ému ; il crut s’appercevoir dans mes yeux d’une sorte de sensibilité, où tout sans doute peignoit la satisfaction de mon triomphe.

Dès ce moment d’Arceau ne me quitta plus, ma société devint la sienne, sans cesse avec lui, je m’habituai à l’aimer, & nos jours s’écouloient dans un délire continuel.

Cependant la décence exigeoit que