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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/38

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Il y avoit déja quelque-temps que nous étions chez-moi, & ses gens n’arrivoient pas. Je ne pouvois décemment me coucher, & le laisser seul ; je passai une grande partie de la nuit à causer avec lui. Ce fut cette malheureuse nuit qui mit le comble à mon infortune.

Après nous être entretenus des plaisirs de la journée, Valincourt me regarda tendrement ; tandis que tout le monde étoit content, me dit-il, mon cœur étoit agité d’une crainte continuelle depuis l’instant où je vous ai vu, j’y sens des ravages étonnans.

Je feignis de ne pas le comprendre ; mais mon embarras, le son de ma voix, tout annonçoit que mon indifférence n’étoit que feinte. Il me prit la main, la serra doucement, la serra davantage ; un mouve-