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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/61

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mon intention fût de l’éviter ; mais le désir de M. de Sainfond me fit changer d’avis. Ce refus acheva de nous brouiller ensemble, & nous ne vécûmes plus dans le même hôtel que comme deux locataires.

Après avoir passé deux années dans cette triste indifférence, je rentrai un soir fort tard ; on m’apprend que M. de Sainfond est malade, qu’il y a même du danger. N’écoutant que ma tendresse, qui, dans cet instant, se réveilla, je vole à son appartement. J’approche de son lit avec crainte ; il me regarde languissament. Quoi ! c’est vous, me dit-il d’une voix pénétrée : cette attention m’étonne. Me pardonnez-vous, lui dis-je, en le prenant par la main !… Ah, mon ami ! nous étions si heureux. Ne m’accablez pas par des reproches, je sens tous mes torts : ah ! mon cher époux, pourquoi n’a-