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Scène deuxième

pe-min-tchong. les mêmes.
PE-MIN-TCHONG.

Comment oserai-je m’asseoir en face de vous, Madame ? Madame, quand vous perdîtes votre époux, il était de mon devoir d’assister aux funérailles. Mais, hélas ! de grandes distances me séparaient de ces lieux. Daignez excuser cette négligence involontaire.

MADAME HAN.

Gardez-vous d’un tel excès d’humilité. Prenez une chaise. Depuis la mort de mon digne époux, je n’avais eu la chance de vous voir. On m’a dit que vous travailliez avec zèle. (Le domestique apporte un plateau couvert de fruits et de gâteaux.) Je vous offre du thé et non du vin. Notre deuil est la cause de cette abstinence. Voilà ma fille Sïao-Man, à peu près votre sœur, puisque vous fûtes élevés ensemble. Vous la trouverez belle et grandie. (À sa fille) Chère enfant, reconnaissez Pe-Min-tchong maintenant étudiant de la ville de Lo-Yang (Sïao-Man et Fan-Sou s’inclinent).

PE-MIN-TCHONG, embarrassé.

Tout mon respect à Madame Han et merci de son accueil bienveillant. Je reviendrai demain, si elle le permet.

MADAME HAN.

Quoi, aller à l’hôtellerie quand vous êtes chez moi ?

PE-MIN-TCHONG.

Disposez de ma personne, comme il vous plaira.

MADAME HAN.

Sïao-Man, donnez des ordres pour que l’on prépare la maisonnette verte ; on l’habitera dès maintenant (Sïao-Man et Fan-Sou saluent).

FAN-SOU ET SÏAO-MAN, se retirant.

(à part) Nous avons fait assaut de politesses et de cérémonies. (Elles sortent).