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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/114

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LES DEMI-SEXES

le chagrin et la rancune des promesses trahies des joies rançonnées par le dégoût !

Des rires éclataient ; le murmure augmenta, les voix s’élevèrent ; la folie, domptée pour un moment, menaça, par intervalles, de se réveiller. Un peintre penchait ses moustaches brunes si près de la joue de sa voisine, qu’on n’eût su dire si l’attitude cachait une confidence ou un baiser. Un critique éminent parlait à un jeune poète pâle comme un Christ de cire, et, de temps à autre, mettait la main sur la sienne affectueusement. Delphine de Belvau somnolait sous l’influence de la morphine, la comtesse Delys avait pris sur ses genoux une toute jeune fille qui riait, et lui présentait sa coupe pleine de champagne.

D’autres, la gorge sèche, les yeux humides, se renversaient sur leurs chaises et demeuraient silencieuses…