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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/131

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LES DEMI-SEXES

Elle chancela, et, les jambes brisées, les mains fiévreuses, se laissa tomber sur une chaise.

— Par pitié ! murmura-t-elle.

Il lui prit le poignet, rudement.

— Venez… venez.

Il ouvrit une porte, et ils se trouvèrent dans le petit salon presque obscur. Alors il s’abîma aux pieds de la jeune fille, roula son front dans sa robe.

— Vous voyez, je n’exige rien… j’implore seulement.

Elle le repoussait de ses bras tendus, et devinant qu’il se perdait en suppliant, il se releva, encercla sa taille, et, maintenant ce corps révolté agité de secousses, il dit si près de son visage qu’elle sentit l’effleurement de ses lèvres :

— Il faut que tu sois à moi. Tu as cru vraiment que je me résignerais ainsi ?…

Il la serra davantage ; elle se sentit portée vers le canapé, et l’idée qu’elle allait être prise malgré soi, possédée par la force lui donna une énergie nouvelle. De ses mains, de ses jambes violemment croisées, elle résistait et se défendait. Mais il semblait insensible aux morsures et aux coups d’ongles… Épuisée,