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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/134

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LES DEMI-SEXES

tourner la tête, jusqu’au châtiment… Car, sans doute, il y aura un châtiment !

— Allons, ne fais pas de mélodrame, ma petite Camille… Le mal n’existe pas plus que le bien… Il n’y a que la nature, et nous ne sommes pas coupables de suivre les penchants qui sont en nous.

— Tu me fais peur, Nina !

— Aimons-nous, Camille ; il n’y a de bon que l’amour, vois-tu, et notre vie d’amour est si courte à nous autres femmes !… Profite de ta jeunesse, de ta beauté !…

Elle l’attira auprès d’elle sur la chaise longue et fit glisser son peignoir de soie blanche.

Mais, Camille doucement se dégagea.

— Non, laisse-moi… Je suis triste, aujourd’hui, affreusement triste !

— Tu t’ennuies… Si tu veux, nous sortirons ce soir… Je connais des endroits amusants que tu n’as pas encore vus.

— Non, pas ce soir.

— Demain, alors ?…

— Ni demain, ni après… Tes plaisirs ne me tentent plus !… Quelle femme es-tu donc pour te donner ainsi au premier venu ?… Comment peux-tu te jeter dans tous les bras qui se ferment sur toi ?… Même l’emportement de tes