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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/135

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LES DEMI-SEXES

sens exceptionnels ou malades ne suffirait pas à expliquer une telle démence !… Pourtant, tu n’es pas au début de ton horrible vie d’erreur pour la faire avec une semblable furie !…

Nina haussa les épaules.

— Je ne sais pas ; je suis ainsi folle de mon corps à rendre la folie contagieuse. Et puis, vois-tu, il y a, dans ce qu’on appelle le plaisir, des abîmes tout aussi profonds que dans l’amour… Le vulgaire seul les craint ! Tu n’es pas la première que je forme à mon image… Beaucoup de femmes, de jeunes filles, même, ont suivi ton exemple… Mais, je t’ai aimée davantage, parce que tu étais plus difficile à conquérir.

— Pour moi, l’humiliation n’en est que plus grande !

— Fi !

— Pardonne-moi, Nina !… pardonne-moi !… Je n’ai pas ta sérénité, vois-tu, je suis faible… Va-t’en… laisse-moi.

— Tu verras donc aujourd’hui Julien et Philippe ?…

— Je ne veux voir ni l’un ni l’autre.

— Allons, tu t’y feras… N’oublie pas notre souper, tu sais ?… Notre souper des « demi-sexes ?… »